Dossier Gestion de l’eau : un cycle vertueux
Sécheresses à répétition et inondations brutales nous obligent à repenser notre relation à l’eau. La filière du végétal doit poursuivre ses efforts pour une irrigation économe, mais aussi affirmer sa contribution essentielle à la régulation du cycle hydrique. Analyse et exemples dans le dossier du Lien horticole n°1150 de novembre 2025.
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Fin août 2025, 45 départements étaient en crise sécheresse (VigieEau), après un printemps marqué par de violentes inondations.
Les enjeux liés à la gestion et au partage de l’eau nécessitent la mobilisation de tous les acteurs. Les conférences « L’eau dans nos territoires » initiées depuis juin illustrent cette urgence collective. Dans cette transition, les Agences de l’eau constituent un soutien majeur, via les contrats territoriaux.
L’intégration, début septembre, de Valhor au Comité national de l’eau, l’instance nationale de consultation sur la politique de l’eau, permettra de mettre en avant « les contributions que la filière apporte par la végétalisation et la désimperméabilisation des sols à toutes les échelles ».
Sécheresses : économiser la ressource, optimiser l’irrigation
Le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan prévoit qu’à l’horizon 2050, 88 % du territoire connaîtra des tensions estivales sur les prélèvements, et 57 % des « tensions sévères ». Les auteurs appellent à « une transformation radicale des usages afin de limiter les pressions sur les écosystèmes ainsi que les conflits entre les différents usagers de l’eau ». Rappelons que, selon le niveau de gravité, les restrictions préfectorales peuvent contraindre et interdire l’arrosage des espaces verts, voire des cultures...
La filière poursuit ses efforts : récupération, stockage, irrigation raisonnée et capteurs connectés, en production mais aussi en expérimentation (programme Optim’Ehau, Astredhor Seine-Manche, 2024-2028, par exemple).
Autre action : l’outil Resili’Eau, lancé en mars 2025 par les professionnels pour centraliser les connaissances. Parmi les pratiques récentes, la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) en espaces verts, en cultures ou pour la propreté urbaine (règlement (UE) 2020/741) peut se heurter à des contraintes administratives pour les petits projets.
Arrosage connecté, REUT : des retours d’expérience de Paris et Sabadell sont présentés le 3 décembre 2025 à Paysalia, dans le cadre d’une conférence organisée par l’Association européenne d’irrigation (EIA). Soutenant les ambitions de la Stratégie de résilience de l’eau (SRE) de la Commission européenne, l’EIA regrette toutefois que des « pratiques d’irrigation modernes et bien gérées » y soient négligées.
Inondations : la végétalisation comme alliée
La nouvelle feuille de route « Ingénierie et génie écologiques – Horizon 2030 », présentée en juin 2025 par le ministère de la Transition écologique et de la Mer, ambitionne « de généraliser les solutions fondées sur la nature ». Or la végétalisation, associée à la désimperméabilisation, réduit le ruissellement, favorise l’infiltration, rafraîchit la ville et stimule l’évapotranspiration.
Pour la conception des espaces publics comme privés, les SFN s’imposent donc. Dans la « ville éponge » opposée à la « ville tuyaux », la mobilisation du foncier privé s’affirme comme un levier majeur. La start-up « Qui veut rafraîchir sa ville ? » ambitionne de déployer un maillage de micro-projets de désimperméabilisation, autant de « points d’aquapuncture » repérés grâce à l’IA : 70 % des surfaces urbaines seraient ainsi « faciles » à adapter.
Mais prudence, rappelle Marie-Christine Huau (Veolia Eau France) lors d’une conférence à Jardins jardin : dans les zones à nappe affleurante, par exemple, la déconnexion des eaux pluviales et l’infiltration peuvent aggraver les inondations. « Il est crucial d’intégrer chaque projet à une vision de quartier ou de bassin versant », insiste-t-elle, plaidant pour une approche collective entre paysagistes, hydrauliciens et urbanistes.
A découvrir dans ce dossier...
- "Recycler pour sécuriser l'approvisionnement en eau", l'exemple chez le pépiniériste Javoy Plantes (Dossier dans Lien horticole n° 1150 de novembre 2025), et une charte d'engagement de Valhor ;
- "Irriguer avec des eaux traitées" (à Orléans), avec des avantages et obligations des labellisations, et "Maîtriser les excès en ville grâce à la végétalisation", dont à Coupvray (les deux articles dans le Dossier dans Lien horticole n° 1150 de novembre 2025).
> A lire aussi :
- "Recycler pour sécuriser l’approvisionnement en eau"
- "Irriguer avec des eaux traitées"
- "Maîtriser les excès en ville grâce à la végétalisation"
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